Rock forever (2012) * * * *

Si de nos jours, j’écoute du metal, principalement les sous-genres power / symphonique / thrash / folk / melodeath / metalcore (les puristes apprécieront…ou pas), c’est grâce à un morceau qui à changé ma vie en 1986. Il s’agit de The final countdown, d’Europe.

Vous pouvez rire, mais ce 45 tours a changé ma vie!

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J’étais (très) jeune, ne savait pas ce qu’était le hard-rock mélodique (ou commercial), mais c’est le premier 45 tours que j’ai acheté et il passait en boucle dans mon mange-disque (cela ne me rajeunit pas).

 

Avant de parler de Rock forever, il faut replacer le contexte dans lequel le film se déroule. Mais si la longue intro qui suit ne vous intéresse pas, que le contexte ne vous intéresse pas, mais uniquement le film, vous pouvez directement vous rendre après « Fin de l’intro de Rock forever».

 

Revenons aux années 80. A l’époque, aux Etats-Unis, le rock « musclé » le « hard-fm » / « glam metal » étaient plus populaires que la country et la pop et représentaient plus de 40% des ventes de disques. Tous les groupes à succès se concentraient au Sunset Strip, une section de 2,5 km du Sunset Boulevard, à Los Angeles.

 

Le mythique Whisky a go go (lors de la promotion du film)

Chaque soir, il y avait des milliers de personnes dans les rues et d’innombrables groupes très célèbres ont donné leurs premiers concerts dans des clubs mythiques comme le Whisky a go go, The Rainbow ou The Roxy. Pour schématiser, on avait, dans les genres les plus populaires (les groupes suivants sont présents dans Rock forever) :

 

Rock musclé : Journey, Foreigner, Reo speedwagon

Hard-fm : Bon jovi, Def Leppard, Whitesnake

Glam-metal: Poison, Twisted Sister, Warrant

 

Cela durera une dizaine d’années, jusqu’au début des années 90, lorsque Seattle deviendra la nouvelle capitale musicale avec le grunge avec Nirvana en fer de lance. Seuls les groupes les plus populaires, comme Bon jovi, y survivront. Même si en Europe, le succès de ces groupes a été moindre, tous ont vendu des millions d’albums et tout le monde connait au moins certains titres. Ces 3 genres avaient tendance à se mélanger, tous faisant notamment des power-ballads. C’est surtout au niveau du look qu’on les différenciait.

 

 

Car si le glam-metal était un peu plus agressif, c’est dans ce style qu’on trouvait le look le plus « affirmé », avec d’énormes coupes de cheveux permanentées, du maquillage, des vêtements aux teintes fluo, du spandex, etc.

 

les rockers de Foreigner…

Jon Bon Jovi et l’improbable blouse…

Poison au discret look glam metal

 

Les paroles des chansons tournaient souvent autour du sexe, de faire la fête, ou de leurs rêves. De plus, certains groupes, comme Mötley crüe, ayant une vie très « sexe, drugs and rock’n roll », le PMRC, un groupe de pression très conservateur, tentera de proscrire cette musique, soi-disant « sataniste », qui cache des messages subliminaux incitant les jeunes au suicide et à la débauche, etc.

 

C’est à eux qu’on doit ce sticker

On en rit maintenant, mais à l’époque, c’était chaud ! Le PMRC tentera par tous les moyens de les interdire (voir le procès contre Judas Priest pour des messages soi-disant subliminaux (une belle connerie !)), mais toutes leurs plaintes ont été déboutées. Ils se sont ensuite attaqués au rap, avec le même résultat.

 

Leur seule victoire, c’est l’apparition du sticker « explicit lyrics » sur les disques. Mais pour le reste, la liberté d’expression a gagné et il n’y a eu aucune interdiction, quelque soit le genre musical.

 

« Fin de l’intro de Rock forever »

 

Cette longue intro avait uniquement pour but d’introduire le milieu dans lequel évolue Rock forever et, étant comme Mamma mia une comédie musicale, la musique occupe une place prépondérante dans le film (environ 40% du métrage).

 

1987, Sherrie (Julianne Hough) une jeune provinciale encouragée par sa grand-mère, part à Los Angeles pour tenter sa chance comme chanteuse. Sitôt débarquée, elle se fait dérober ses affaires. Drew (Diego Boneta), barman au Burbon room et aspirant-chanteur, lui vient en aide.

 

Voyant la situation de Sherrie, Drew lui propose de travailler au Burbon room comme serveuse, une place venant de se libérer. Seule chose, elle doit cacher à son patron Dennis (Alec Baldwin) qu’elle veut devenir chanteuse. Elle est engagée et, assez vite, une histoire d’amour débute entre Drew et Sherrie, tous les 2 rêvant de percer dans le rock.

 

 

Parallèlement à cela, au Burbon room, Dennis et son bras droit Lonny (Russell Brand) stressent. Le Burbon room est à 2 doigts de la faillite, et tout repose sur le concert d’adieu d’Arsenal, avant que le chanteur Stacee Jaxx (Tom Cruise) n’entame une carrière solo.

 

Stacee Jaxx est une immense star, mais abruti par les groupies, l’alcool et son manager Paul (Paul Giamatti) qui cède à tous ses caprices, il est devenu ingérable. Incapable d’être à l’heure, incohérent, déconnecté de la réalité et vivant dans son monde, c’est sur lui que repose la survie du Burbon room.

 

Stacee Jaxx, la

légende, qui n’est plus

que l’ombre d’elle-même

abrutie par l’alcool et les groupies

 

C’est d’autant plus tendu que Patricia Whitmore (Catherine Zeta-Jones), la femme du maire, veut éradiquer les clubs comme le Burbon room et tous ses groupes soi-disant décadents avec des amies très conservatrices, visant Stacee Jaxx en particulier.

 

Il reste 1h40 de film, l’histoire d’amour entre Drew et Sherrie va connaître des hauts et des bas, tous les personnages auront des fortunes diverses, mais je préfère vous le laisser découvrir. Rock forever est un très bon film qui, même s’il n’est pas parfait, est assez drôle et transpire la bonne humeur, pour peu que l’on apprécie le style de musique.

Apparue en 2005, la comédie musicale est toujours en représentation en 2020…

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Rock of ages (le nom original) est adapté d’une comédie musicale à succès de Broadway apparue en 2005. Suite au regain de popularité des tubes « rock » des années 80, aux jeux Guitar hero, à la série Glee et à l’immense succès de la comédie musicale Mamma mia, Rock forever a été faite dans le même style que cette dernière.

 

A savoir qu’on écrit une histoire où toutes les musiques peuvent s’imbriquer (d’après les paroles des chansons). Le succès sera immédiat.

 

L’adaptation en film de Mamma mia en 2008 fera un carton, et Rock forever sera également porté à l’écran, en sortant en 2012. Il est réalisé par Adam Shankman, qui avait déjà réalisé une comédie musicale à succès, Hairspray, en 2007.

 

Comme je l’ai dit, Rock forever est construit comme Mamma mia. On prend environ 25 tubes rock des années 80 et, suivant les paroles des chansons, on construit une histoire pour que tout puisse s’intégrer. D’ailleurs, je conseille très fortement de regarder les 2 films avec les sous-titres, car les paroles des chansons font avancer l’histoire.

 

Les sous-titres sont conseillés pour les parties chantées. Ici, en caméo, de nombreuses stars de l’époque…

Anecdote amusante, le PMRC chante « We’re not gonna take it » des Twisted sisters, qu’ils voulaient interdire!!!

 

Et cela marche ! On a réussi à construire une histoire cohérente et tous les morceaux s’emboîtent parfaitement ! Les années 80 sont très bien reconstituées, le Burbon room est clairement inspiré du mythique Whisky a gogo et on retrouve l’ambiance de l’époque, de manière aseptisée.

 

De plus, le film est assez drôle. Certains moments sont mêmes hilarants, la palme revenant à Russell Brand.

 

Sacrée casting! Et en plus, ils chantent tout bien

Ce qui surprend, c’est la brochette de stars au casting. Tom Cruise, Catherine Zeta-Jones, Alec Baldwin, Russell Brand, Bryan Cranson, Mary J. Blige, etc. Par contre, les rôles principaux sont tenus par 2 jeunes acteurs qui sont également chanteurs, Diego Boneta et Julianne Hough.

 

 

Etant une comédie musicale, avec environ 40% de scènes chantées, on attendait les acteurs au tournant. Bien entendu, ceux qui chantent le mieux sont Mary J. Blige en tenancière d’une boîte de strip-tease et Diego Boneta, qui a travaillé sa voix pour qu’elle sonne plus rock.

 

En fait, tous les acteurs s’en sortent très bien, et on n’a pas de contre-performance comme Pierce Brosnan dans Mamma mia ! Catherine Zeta-Jones est surprenante, et Tom Cruise impressionnant. Il aurait travaillé le rôle de Stacee Jaxx pendant 6 mois et cela se voit, par son chant ou sa présence scénique ! Les seuls bémols seraient la première chanson d’Alec Baldwin et le timbre très « country » de Julianne Hough, qui avait sorti un album… de country !

 

 

Malgré un film bien réalisé, une bande-son géniale, un film assez drôle et un casting impressionnant qui de plus chante très bien, le film a fait un bide lors de sa sortie en 2012. Doté d’un solide budget de 75 millions de dollars, il n’en a rapporté qu’environ 60 lors de son exploitation en salles.

 

Malgré de nombreuses scènes dans une club de striptease, aucune scène dénudée

Car oui, le film n’est pas parfait. Je pense que cela a été fait pour préserver le coté      « feel good » et comédie, mais le film reste quand même relativement gentillet. Ca manque de rock’n roll !

 

Par exemple, n’espérez rien voir de scabreux dans les scènes au Burbon room ou dans le club de strip tease (y compris la version « soi-disant » non censurée). Et il n’y a aucune allusion à la drogue, alors que certains groupes, comme Mötley Crüe, étaient défoncés en permanence.

 

De plus, l’histoire d’amour entre Drew et Sherrie est assez kitsch et relativement niaise. N’espérez rien d’original dans leur histoire, vu des dizaines de fois dans d’autres comédies romantiques. Le dernier point, c’est Tom Cruise. Rien à redire sur son interprétation et sa prestation, mais la promotion du film avait tout misé sur lui, avec sa transformation en rock-star.

 

Tom Cruise a préparé son

rôle pendant 6 mois, et cela

se voit, il est

impressionnant en rock-star

 

Son rôle à contre-emploi, un personnage incohérent avec un sérieux grain a du en surprendre (voir décevoir) plus d’un. Il n’y a qu’à voir son interview lunaire avec Constance Sack (Malin Ackerman) pour constater qu’il vit sur une autre planète.

 

En conclusion, malgré les quelques petits défauts cité précédemment, Rock forever reste une excellente surprise. Ceux qui n’aiment pas le rock ou le hard commercial des années 80 peuvent facilement retirer 2 étoiles au film. Mais pour les amateurs de Journey, Def Leppard, Foreigner, Pat Benatar, Foreigner, Guns n’roses, Bon jovi et plein d’autres du même style, foncez, c’est du pain béni.

 

Une réalisation retranscrivant bien les années 80, un casting 5 étoiles, des acteurs chantant très bien, assez drôle et rythmée par une excellente bande son rock qui donne la banane et vous visse un sourire aux lèvres durant tout le film. I wanna rock !

 

Hidalgo

 

Extraits vidéo :

 

Bande annonce fr

Extraits: rockeurs vs PMRC (ultra conservateurs) en vost, pour voir que les paroles des chansons collent à l’histoire

 

Rock forever

 

Sortie:               2012

Durée:               123 minutes

Genre:               comédie (musicale), comédie romantique

 

Pays:                 Etats-Unis

 

Réalisation :       Adam Shankman

Production :       Jeff Davis, Jennifer Gibgot, Garrett Grant, Tobey Maguire, Adam Shankman

Distribution :      Warner Bros.

Scénario :          Chris d’Arienzo, Michael Arndt, Allan Loeb, Jordan Roberts et Justin Theroux

Musique :          Adam Anders, Peer Astrom et Cliff Eidelman (+ 30 tubes rock/hard fm des années 80)

 

Acteurs principaux:     Diego Boneta (Drew), Julianne Hough (Sherrie), Tom Cruise (Stacee Jaxx), Catherine Zeta-Jones (Patricia Whitmore), Alec Baldwin (Dennis Dupree), Russell Brand (Lonny), Malin Akerman (Constance Sack), Bryan Cranston (Mike Whitmore)

 

Budget :             75’000’000 $

Recettes :          59’418’613 $

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